Les Films de la semaine dernière

J'inaugure une nouvelle rubrique cette semaine avec l'actualité de la précédente. Notez que ce sera toujours le cas, car je ne peux pas parler des films avant de les voir. Comme le mercredi est au milieu de la semaine, sauf pour ceux qui placent le week-end au milieu de la semaine, les films dont je vais parler ne sont pas sorti en même temps.
Le mardi, un peu par paresse et par habitude je suis allé voir "Redacted" de Brian de Palma. Par paresse parce que je ne voulais avoir à reprendre le métro en sortant de la salle donc j'ai visé un cinéma près de chez moi et par habitude parce que je voulais que ce soit en VO et en "VO" dans ma salle habituelle, il ne restait plus que "Astérix", alors... Donc Redacted. C'est un curieux film, un mélange de trois sources différentes pour conter une macabre histoire. Il y a les images d'un petit reportage d'une équipe de journalistes français sur la musique de Barry Lyndon, les images filmées par la caméra de surveillance (noir et blanc) à l'entrée du camp américain et celles du soldat Angel Salazar qui veut faire une école de cinéma après son engagement. L'histoire est celle d'un bataillon de réserviste chargé de tenir un barrage sur une petite rue au milieu de Bagdad à proximité de leur camp. Le film se divise en trois parties : le premier qui est un reportage de la fiction avec la musique de Barry Lyndon et qui crée une atmosphère façon "Jarhead" ; la deuxième est l'action, floue comme la fin de la bataille entre les légions de Maximus et les Germains dans Gladiator, c'est-à-dire qu'on ne voit rien mais on sait que c'est glauque, morbide, sanglant ; la dernière est la fiction de la réalité ou la réalité de la réalité et inutile et on voit que c'est sanglant mais je n'ai pas regardé parce que je sais qu'un gamin touché par des éclats de balle, de bombe ou de mine, ça n'est pas beau mais ça est.
Le deuxième film fut le meilleur de la semaine : There Will Be Blood. C'est une fresque. On suit l'ascension de Daniel Plainview et de son fils H.W. entre 1898 et 1927 avec la crise de 29 (mais qui dans la réalité commence bien avant) et de leur rencontre avec la famille Sunday à Little boston en Californie. Façon "petite maison de la prairie", on dirait que Daniel Plainview est le méchant, que son garçon est amoureux de Mary Sunday, que Eli, le grand frère de Mary est le pasteur de l'église locale et que Abel Sunday, le père des deux précédents cultive les chèvres parce que rien ne pousse sur la prairie. Mais ce n'est pas ça. Ceci est le nouveau western (tout comme No Country for Old Men). On ne se bat plus pour du bétail, une banque ou l'or espagnol mais pour des terres et l'or noir dessous. Les armes ne sont plus (tout à fait) les mêmes : les menaces, les billets verts et le verbe ont remplacé les principaux canons. Les gentils et les méchants, ici, c'est selon l'avis de chacun. Même si j'ai vu le film dans le cinéma que je supporte le moins (j'ai menacé un adolescent de le tabasser si il n'éteignait pas son portable), il est de ces films dont on regarde le générique entièrement uniquement pour se remettre de ses émotions (comme No country for Old Men d'ailleurs). Un dernier mot : aller le voir.