Heu... alors voilà.
Cette semaine, rien.
Non,
je plaisante. J’ai vu deux films, comme d’hab. Deux films français.
D’ailleurs, c’est une année exceptionnelle : jamais je n’ai vu autant
de films français, sept (sur vingt-trois) jusqu’à
présent. Évidemment, beaucoup de déchets. Un film excellent, deux
moyens et je ne parle pas du reste. Cela dit, parmi les deux de la
semaine dernière, il y a un moyen. Donc…
C’est pas le moyen… C’est le pathétique. Sincèrement, je m’attendais à
une très bonne comédie. Dix-sept millions de personnes ne peuvent pas
se tromper. Pourtant, depuis l’élection présidentielle, je devrais le
savoir : ils peuvent. Je devrais commencer par le résumé, mais il n’y a
pas d’histoire. C’est une comédie, on doit rire, même beaucoup, mais un
gag sur deux est téléphoné (le pire exemple est celui du fauteuil
roulant, on devine MILLE ans en avance qu’il va se lever), un gag sur
trois est issu un cliché ou d’un lieu commun (la mère possessive d’un
célibataire trentenaire, timide, alcoolique mais drôle et gentil) ou
d’une grossière caricature inutile (les sudistes qui ne connaissent ni
la neige, ni le givre et qui s’imaginent que le nord de la France est
similaire au nord de la Norvège). Autre chose, le Ch’timi. Et dire que
j’en plaisantais avec l’ouvreur :
_ Bonjour monsieur, « L’Ile de Nim », c’est en VF et ou en VO ?
_ C’est en VF.
_ Dommage. Je vais prendre alors une place pour « Bienvenue chez les Ch’tis ».
_ C’est en VF aussi.
_ Oui mais c’est leur vraie voix.
(Je sais, Jodi Foster se double elle-même car elle parle parfaitement français).
_ Mais ce n’est pas sous-titré…
_ Heu ?
Je
montais alors dans les étages. Il avait raison. Ce n’est pas sous-titré
et l’on en a bien besoin. Je ne comprenais qu’un mot sur quatre. Je
suis persuadé que si je voyais un épisode de « Rome » d’une saison que
je ne connais pas en finlandais sous-titré hongrois, je comprendrais de
quoi il s’agit. Là, rien. Je suis sourd au ch’timi. Si bien que j’ai
souvent (deux ou trois seulement) ri parce que j’étais entraîné par le
rire de phoque d’un spectateur (onk, onk, onk, onk, ça fait rire tout
le monde). Même dans « A la poursuite d’Octobre Rouge », dans la
version française, les Russes parlent russe en sous-titré puis parlent
français comme tout le monde. Alors pourquoi dans ce film, ils
continuent à parler bizarre ? Ensuite, il n’y a pas de méchant dans
l’histoire, pas de type désagréable avec les autres, cruel dans ses
paroles, mauvais ou simplement caustique. C’est un conte de fée sans
sorcière, un film de super héro sans super méchant, un film de cape et
d’épée sans cape, sans épée, sans Anglais ou Allemand, un film d’action
sans terroriste, bref, un navet, un sous-film, une histoire pathétique.
C’est sans intérêt.
C’est le moyen, l’autre. Le premier, c’était « Les liens du sang »,
mais vous ne pouviez pas le savoir, je n’en ai pas parlé. Ici,
l’histoire est celle un journaliste de Paris Match qui part au Chili
entretenir Albert Spaggiari, le cerveau du casse de Nice, le casse du
siècle. Les bandits repartent des coffres de la Société Générale avec
40 000 000 de Francs lourds, 25 000 000 d’euro de maintenant. C’est pas
mal quand même, même si ce n’est que 0,05% de ce que l’on peut perdre
avec un ordinateur. Ainsi, le journaliste va au travers de son «
interview » avec Spaggiari nous faire découvrir le casse, son
organisation, et un tout petit peu son personnage. C’est dommage
puisque le garçon est le sujet du film. Certes, ce n’est pas un
documentaire mais limiter le bandit à un type qui se grime, qui lance
des vannes drôles et qui vit comme un roi, c’est un peu court. Surtout
que ce n’est pas le plus important. Dans le film, il est présenté comme
un petit photographe de province, qui a comme amis ses compagnons du
bataillon de paras de la guerre d’Indochine et surtout qui aime faire
le pitre. Encore une fois, c’est un gros raccourci pour dire que
c’était un salopard de premier ordre, un fasciste de l’OAS, un
admirateur des SS. Il a dans l’imaginaire collectif à peu près la même
image de Jesse James alors que les deux avaient vécu à la même époque,
ils seraient sans doute potes et que je jouerai sans scrupule ni
hésitation le rôle Robert Ford. Mais tout cela, je l’apprenais après le
film. Film qui est pas mal, pas mal du tout même. La corde
psychologique est poussée un peu loin, mais l’ensemble est cohérent et
la composition des acteurs très bonne. Même de celui qu’on ne voit pas
à l’écran.
La
semaine prochaine, vous aurez le plaisir de lire mes critiques de «
passe-passe » et du « grand alibi ». Deux autres films français. C’est
une grande année. En nombre de production s’entend. Pour l’instant, une
seule a vraiment retenu mon attention.