Quatre stations
Au
départ, c'est juste un type qui veut prendre un café. Mais le shérif
accepte mal qu'un vagabond use son tabouret de bar et le flanque à la
porte, jusqu'aux limites du comté. C'est là que ça se passe mal. Lui,
il a défendu son pays, ses camarades sont morts autour de lui et un
minable shérif d'un bled dont personne ne connaît le nom le traite
comme un moins que rien ? Non. Donc il fait ce qu'on lui appris, il
contre-attaque et gagne (ce qu'ils n'avaient pas réussis à faire aux
antipodes).
Après, il devient un tueur de communistes de masse.
Vietnamiens ou Russes. Un ex béret vert, la crème des tueurs formé à la
Full Metal Jacket, qui armé d'un arc et d'un bandeau rouge (suspect)
peut venir à bout d'un régiment de soldats communistes (uniquement les
communistes parce que les autres ne le sont pas et donc ce sont des
gentils).
Dans le dernier, John fournit en serpents une espèce de
cirque. Des humanitaires au grand coeur le supplie de remonter le
fleuve (son nom ?) pour les conduire jusqu'en Birmanie (mauvaise idée
ça, d'ailleurs, il est d'accord avec moi). Les humanitaires sont bons :
ils apportent à un peuple oppressé par la junte birmane depuis 60 ans
(un truc sordide, encore) des médicaments pour soigner ceux qui
survivent au génocide et des bibles pour les faire prier (faut bien
leur donner une raison de vivre après). Ce sont donc des gentils blancs
avec le coeur sur la main et la bible dans l'autre (main). Ils sont
capturés par les militaires. Alors on envoie... des mercenaires avec
pour passeur John, John RAMBO.
Le
film est impressionnant. Il faut même avoir le coeur bien accroché.
Parce que les balles tirées d'une mitrailleuse ne font pas un élégant
point rouge sur la chemise mais arrachent la moitié du torse. Parce que
marcher sur une mine dans une rizière ne fait pas sauter un figurant
sur un trampoline comme dans l'agence tous risques (The A Team), mais
pulvérise la jambe du marcheur, le fait bondir en libérant trois litres de sang dans la rizière. Parce
que ce qui ne tue pas ne te rends pas plus fort : si tu es parvenu à
éviter la balle, tu as une pétoche d'enfer de te prendre la suivante et
si tu n'y es pas parvenu, la vue de ton morceau de bras ou jambe gisant
à cinq mètres de toi, ne te rassure sur ton espérance de vie.
Pour
revenir au titre, c'est ce qui sépare mon cinéma préféré (même si j'y
préconise l'usage du walter p99 sur le projectionniste) et le cinéma
dans lequel j'ai vu ce film avec de nombreuses bandes d'adolescents
(certains attardés) venues voir Hot Shot 3 avec la poupée des Guignols
de la World Company. Je préfère penser cela plutôt que de me dire que
j'ai passé un heure trente dans le noir avec une cinquantaine de
psychopathes riant aux éclats à chaque type déchiqueté sous l'effet de
la "machine à coudre" (voir "De l'or pour les braves" avec Clint
Eastwood). La présence du groupe a sans doute permis aux anciens jeunes
fans de Rambo de se libérer de son emprise en se moquant de lui.
N'est-ce pas une bonne solution pour se débarrasser de ses idoles ? Par
contre, qu'est-ce que c'est pénible !