Le Quatuor des Troisièmes
J’ai vu ce matin mon quatrième troisième, Shrek the Third, après Spiderman 3 et Pirates des Caraïbes 3 et Ocean’s Thirteen. Scénariste est un dur métier, c’est vrai, mais quand même… Chacun de ces films avait un budget plus important que le précédent qui lui même en avait un plus gros que le premier. Par contre tout laisse à penser que le budget scénario n’a soit pas été augmenté soit rogné au profit des salaires des acteurs ou des effets spéciaux. Un seul de ces quatre films méritent d’être revu, un passe tout juste la moyenne, un devrait être supprimé du catalogue de la maison de production et le dernier n’aurait jamais du être tourné. Mais le détail sera exposé chronologiquement.
Le premier troisième que j’ai vu est « Spiderman 3 ». J’avais de grands espoirs pour ce film : le héros Peter Parker devenait méchant… Déjà, ça part mal : il devient méchant suite à l’explosion d’une météorite qui laisse échapper une substance noire visqueuse (un mélange entre de la mélasse, du goudron et du latex noir liquide, un truc vraiment dégueulasse). La chose noire rampe jusqu’à grimper sur Parker et le rend méchant, enfin méchamment ridicule : il porte des costumes noires, danse et chante dans les rues de New York en regardant les filles comme les types dans les pub pour les rasoirs. C’est vraiment très méchant. Ensuite il quitte sa fiancée, MJ (qui a réussit l’exploit de sortir avec tous les acteurs de la série dans les épisodes précédents, elle sait ce qu’elle veut) et il fait aussi d’autres truc pas gentils comme humilier son meilleur pote, le fils du super scientifique. Je ne me souviens plus de son nom mais je sais pas pourquoi, je l’associe avec les planches à voiles (?). Il y a aussi deux autres méchants dans le film : un dieu des châteaux de sable (il peut se camoufler sur un chantier) et un journaliste goudronné par le truc cité plus haut. Ensuite, au lieu de rester méchant, Parker redevient la tête à claque qu’il était et sauve MJ. Tout le reste du film ressemble à une grande messe, avec la grand-mère (je sais même plus si elle meurt mais elle devrait) son pote planche à voile, MJ et la tête à claque. Sincèrement, je ne crois pas avoir vu de film plus pénible que ça au cinéma depuis Germinal en 1993. C’est honteusement pathétique. Le film m’a paru duré une éternité, j’ai failli m’endormir dès les premières minutes. Je me souviens que la morale du film avait un rapport avec les choix que l’on faisait et que ces choix formaient l’homme ou la femme que l’on était et qu’on deviendrait. Je crois que je peux dire qu’en choisissant de regarder entièrement cette bouse cinématographique, j’ai fait preuve d’un grand courage et d’une grande abnégation. Mais ne soyons pas pessimiste, il y a un moyen de l’améliorer : le brûler ;-).
Le deuxième troisième que j’ai vu est de très loin le meilleur : « Pirates des Caraïbes, Jusqu’au bout du Monde ». Il est l’Exception qui confirme la règle. Tout a été travaillé, scénario compris. Lorsque je l’ai vu au cinéma, j’avais pas encore vu le 2 (c’est chose faite depuis), mais, il est facile de reconnaître les gentils, les gentils méchants, les méchants gentils et les méchants. L’histoire ne connaît pas de pause, on ne s’ennuie pas (et pourtant, le film dure 2h48 !), c’est drôle, émouvant, sanglant, épique, impressionnant, monstrueux (pour les monstres). Tout y est très bien et je ne dis pas ça parce que Keira Knightey joue dans le film quoique. A la fin, on en sort essoufflé tellement on a vu de combats, de poursuites et d’action, comme si on venait de courir un marathon (2h48 pour un amateur, c’est pas mal, non ?). Mais, car il y a un « mais », les conditions dans lesquelles je l’ai vu n’étaient pas optimales. Alors, 2h48 de film, 20 minutes de bandes annonces et de publicités, ça fait 3h08, il faut prévoir une bonne demi journée pour le voir. J’ai donc opté pour la séance de 11h00, un dimanche, en VOST bien sûr. Il est dommage que tout le monde ne sache pas ce que VOST signifie. Normalement, cela signifie pour un film tout public voir pour enfant d’être débarrassé des enfants. Non, pas là. Il y en avait partout, entre six et huit ans pour la plupart, et même un qui est venu en poussette en tenue de pirate ! Certes, ce n’est pas un film dans lequel on parle pas beaucoup, mais entendre avec chaque réplique drôle (les adultes riaient tout de suite) « il a dit quoi ? Il a dit quoi ? J’ai pas eu le temps de lire ! », c’est pénible. Avoir derrière soit, un mioche qui une fois assit ne touche pas le sol et balance ses pieds dans mon dossier, c’est vraiment très pénible. Heureusement, après avoir usé de la si efficace diplomatie étasunienne, il a arrêté. C’est dans de telles conditions que l’on se rend compte que les enfants n’apprennent plus à lire à l’école et que leurs parents devraient y retourner pour comprendre que VOST signifie Version Originale Sous-Titrée et que dans le cas d’un film étasunien, les acteurs parlent anglais.
Le troisième troisième, que je vis, fut Ocean’s Thirteen. J’avais trouvé le deuxième de la série pas mal du tout, pas pareil que le premier, avec un petit côté incompréhensible entre leurs blagues, la chronologie de leurs voyages et leur départ vers l’Italie à partir de la Gare du Nord, autant le dernier est tout simplement fade. L’idée de venger Reuben de son méchant associé Al (Pacino) était pas mal autant la réalisation laisse un peu à désirer. Je parle là de la réalisation de la vengeance, pas du film. Le côté que j’ai le plus aimé dans le film, c’est la grève des ouvriers mexicain chargés de fabriquer les dés pour casino (grève portée par les frères Malloy, joués par Casey Affleck et Scott Caan) et la surprise des financiers de l’opération devant la somme qu’il doivent débourser pour que la production reprenne : 36 000 $ pour 200 ouvriers. Et il y a aussi les mésaventure du pauvre V.U.P. (joué par David Paymer). Comme vous l’avez tous deviner, le V.U.P. c’est un type qui est chargé par le Guide Michelin des casinos d’attribuer une note aux casinos, un note en diamant, pas en étoile ou en toque). Le dernier point positif que j’ai trouvé, c’est que c’est le premier film que je vois (ce matin fut le second) depuis de le début de l’année sans qu’un seul téléphone portable ne sonne et c’était la fête de la musique pourtant ! Ce film-là, c’est le « sans plus », juste la moyenne, un peu fade, et surtout on reste sur sa faim à la fin, même si on fait la connaissance du père de Linnus (après la mère dans l’épisode 2).
Et on arrive au dernier (ça tombe bien : j’ai faim et j’ai de la vaisselle à faire) : la quatrième troisième, Shrek the Third. L’histoire est simple : la rainette beau-père de Shrek est en train de mourir et Shrek va devenir le nouveau roi de Far Far Away. Mais c’est pas un truc qui l’enchante (!) et donc, il part chercher l’héritier en second du trône, Arthur. Fiona tombe enceinte, Charming fait un coup d’état puis Shrek revient avec Arthur, Donkey et Puss in Boots. Et puis voilà. Vous voulez rire aux éclats en entendant des blagues d’ogre, voir des combats extraordinaires entre des sorcières, des chevaliers et des princesses, allez voir Shrek 2 ! Dans cette épisode, il ne se passe rien. Heureusement, il ne dure que 1h33 donc il ne se passe rien mais pendant pas trop longtemps. C’est sans doute le côté mariage avec enfant : fini les aventures, les rigolades, les bêtises et tout le reste, et bienvenue dans le monde des adultes, des grands, où l’on ne fait pas n’importe quoi à cause des enfants, où l’on économise pour les envoyer à l’université, où l’on surveille son langage etc, etc. C'est celui là qui devrait être retiré de la série. Un peu comme Jamais Plus Jamais, c'est pas un vrai James Bond, même si c'est avec Sean Connery.
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